Déterminants de la malnutrition dans un pays à faibles revenus : étude descriptive sur 422 gardiens des enfants et ces enfants âgés de 6 à 23 mois révolus vivant à luwowoshi / lubumbashi/ rd congo

Author: 
Mujinga Ilunga Winnie, Philippe Donnen and MalongaKaj Françoise

En République démocratique du Congo, un enfant sur deux est malnutri et cela constitue un problème de santé publique.Les projections internationales révèlent que sur un total de 52 millions d’enfants en malnutrition aiguë, 33 millions souffriraient de la malnutrition aiguë modérée. Objectif: déterminer les facteurs qui sont à la base de la malnutrition à Luwowoshi, en explorant: la prévalence de la malnutrition, le score de la sécurité alimentaire, le statut vaccinal, les connaissances et pratiques sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant. Méthodologie: notre étude est descriptive transversale à visée analytique, réalisée durant la période allant du 18 avril au 25avril 2016, sur un échantillon aléatoire simple constitué des 422 gardiens d’enfants âgés de 6 à 23 mois. Les variablesscrutés sont: Pour le gardien: niveau des études, niveau des connaissances et des pratiques sur l’ANJE (l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant). - Pour l’enfant: l’âge, le sexe, le statut vaccinal, l’indice poids sur taille, le rappel de 24h de la ration alimentaire, la durée de l’allaitement maternel exclusif, l’âge lors de la supplémentation à l’aliment de complément, et l’âge lors de l’admission au plat familial. - Pour le ménage: la sécurité alimentaire. La collecte des données a été faite par interview structurée,prise des mesures anthropométriques et observation des œdèmes. Les logiciels EPI info. 7. 2.6 et Anthro 3.2.2.1.ontappuyé l’analyse des données. Résultatssuivants ont été enregistrés: • Pour les mères: • 97,9% des gardiens étaient les mères biologiques des enfants, • 99 % avaient un âge compris entre 18 et 35 ans, • 89,6% avaient un niveau d’études inférieur à 4 ans post primaire, • 28 % ont répondu correctement au contrôle des connaissances sur l’ANJE ; • Pour les enfants: • 44,8% étaient de sexe masculin, • 35,8% avaient un âge inférieur à 12 mois, • 39,1% avaient un statut vaccinal non en ordre par rapport à leur âge, • 7,8 % avaient une émaciation globale (6,6% pour la MAM et 1,2% pour la MAS), • 82,5% recevaient une alimentation non diversifiée au rappel de 24h, • 11,8% ont été allaités exclusivement, • 85% ont eu un aliment de complément avant 6 mois, • et 92,8 % ont été admis au plat familial avant 12 mois ; • Pour des ménages: • 80,6% vivaient dans l’insécurité alimentaire. En associant les différentes variables à la malnutrition aiguë modérée, l’Odds ratio ajusté avec l’intervalle de confiance à 95% donne: l’âge de 6 à 11 mois est prédictif à 12,2% (P<0,001), le statut vaccinal non en ordre favorable à 9,9% (P=0,041) et l’insécurité alimentaire dans les ménages propice à 12,4 % (P<0,02) à la malnutrition aiguë modérée. La régression logistique dans le même cadre révélait que l’enfant de moins de 12 mois avait 3,3 fois plus de risques de faire la MAM (malnutrition aiguë modérée) (1,4 – 7,5), (p=0,005), que de même l’enfant dont le statut vaccinal était non à jour avait une probabilité 3,3 fois plus de faire la MAM (1,4 – 8,0), (p = 0,007) et que l’enfant qui vivait dans un ménage où il y avait l’insécurité alimentaire était 3,0 fois plus exposé à faire la MAM (1,2 – 7,7), (p = 0,02). En conclusion: le jeune âge de l’enfant, le statut vaccinal non en ordre avec l’âge de l’enfant et l’insécurité alimentaire dans le ménage sont des facteurs liés à la malnutrition aiguë modérée à LUWOWOSHI.

Paper No: 
3659